En fait, à la base, je ne suis pas du tout informaticienne. J’ai un parcours plutôt atypique : une formation initiale scientifique que j’ai complétée par des formations professionnelles en informatique. Je devais avoir une dizaine d’années quand j’ai commencé à m’intéresser à l’informatique. Mon père était, à l’époque, chef-comptable dans une entreprise. Lorsque j’allais à son bureau, je le voyais faire tout un tas de trucs sur son ordinateur. Il en parlait souvent et cela me faisait rêver.
Dans les années 80, ce n’était pas encore commun l’informatique dans les foyers. C’était le début. J’ai eu envie d’avoir un ordinateur pour découvrir ce que c’était. Mes parents m’ont alors offert un ZX 81 à un Noël. C’était un petit bloc tout noir, je m’en souviens très bien, de 20cm sur 20 avec de toutes petites touches, que l’on branchait sur la télé. L’écran, c’était la télé. A partir de là, j’ai voulu programmer. Il y avait des jeux et j’adorais ça : j’ai voulu apprendre à en faire. Mon père m’a abonnée à une revue spécialisée où l’on pouvait trouver de petits morceaux de codes de programmation, justement pour faire des jeux. C’est comme ça que ça a démarré et cela m’a suivi pendant toute mon adolescence. Au moment du choix des études, mon père, qui côtoyait des informaticiens, s’était aperçu qu’ils avaient parfois du mal à trouver du boulot (à cette époque) et m’avait dit : «C’est bouché ». Je me suis alors rabattue sur un DUT de Génie Civil qui s’est prolongé par un Master de physiques appliquées à l’habitat. Après un premier poste dans un bureau d’études Génie Climatique à La Baule et des évolutions qui ne me convenaient pas, je me suis retrouvée en recherche d’emploi. J’avais le choix: ou je continuais dans la voie où m’avaient menée mes études ou je changeais carrément pour quelque chose qui me passionnait depuis mes 10 ans : l’informatique. Je n’avais pas été au bout de mon rêve. C’était excitant l’idée de pouvoir réaliser ce qui m’avait toujours plu. C’était l’aventure. J’ai préféré prendre le risque.
J’ai donc entamé une formation d’analyste-programmeur. Dès la fin de ma formation, je suis embauchée dans un cabinet de conseil spécialisé en systèmes d’informations, en tant que consultante technique. Ça a changé ma vie ! Je recherchais un métier où je pouvais être indépendante. Dans cette entreprise, j’ai découvert l’indépendance, l’autonomie. « On te donne une mission et on te laisse t’organiser comme tu le souhaites. Le principal, c’est que le travail soit fait ». C’était pétillant, effervescent. Tout collait mieux avec moi, avec mes capacités. J’ai travaillé huit ans au sein de cette entreprise. Progressivement le poste a évolué, les déplacements (loin de chez moi) étaient de plus en plus fréquents. Les missions étaient variées. Je n’ai jamais travaillé sur les mêmes technologies. J’ai côtoyé différents types de clients, de la tpe au grand compte, et des équipes avec lesquelles je m’entendais vraiment très bien. J’adorais ce métier mais je cherchais à concilier vie familiale et vie professionnelle.
Face à l’absence de poste correspondant à ce que je souhaitais, je me suis dit « Pourquoi ne pas le créer moi-même ? ». La partie Web m’intéressait. Je me suis alors formée au Webdesign et je me suis lancée. Sur mes cartes de visite, c’est écrit « Développeur-Webdesigner ». Avec l’ensemble de mes expériences, je sais que je peux proposer un large éventail de prestations. Je découvre aussi, en parallèle, la réalité du statut d’indépendant avec ses bonheurs et ses difficultés.
Devenir indépendante était une idée fixe depuis l’adolescence. Aujourd’hui, la jeune fille qui disait « Moi, je ne voudrais pas avoir de patron » a atteint son but…et apprend à composer avec d’autres questions.
Antoinette, analyste-programmeur indépendant - www.mixyweb.fr
25 février 2015 - Herbignac